Le SNALC et le premier degré

Dernière mise à jour le 8 juillet 2023 par slecourtier

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Je suis très heureux et très fier de vous présenter le tout premier numéro d’une longue série de Quinzaines universitaires entièrement consacrées au premier degré. 

Il y a plus d’un siècle, en 1919, était publiée la première Quinzaine universitaire. Le SNALC était alors un syndicat exclusivement du second degré et il le restera jusque dans les années 2000. Cette Quinzaine universitaire premier degré, c’est un message fort qui montre ô combien le SNALC ne cesse de se développer. Aujourd’hui, et après quelques années seulement, le SNALC s’est imposé dans le primaire et le nombre grandissant de professeurs des écoles qui le rejoignent, témoigne à quel point les valeurs du SNALC, sa neutralité, son impartialité et son discours manquaient jusqu’alors dans le paysage syndical du premier degré. 

Et pour cause, même s’il est évident que l’école doit évoluer avec la société, sa transformation ces dernières années est inquiétante. En 1932, « l’instruction publique » a été rebaptisée « Éducation nationale », un titre qui prend des décennies plus tard de plus en plus de sens au fur et à mesure des réformes. Et si le SNALC déplore toujours qu’on ait oublié que la fonction première du professeur des écoles est bien plus d’instruire que d’éduquer, il est très inquiet pour demain, car il est à craindre qu’à terme, les professeurs n’éduquent même plus. 

On confie désormais à l’école la mission de régler les problèmes de société, elle devient une variable d’ajustement, une solution, une issue pour des gouvernements successifs qui veulent se donner bonne conscience… Depuis plus de 40 ans, l’intérêt des élèves, systématiquement mis en avant, n’est plus la priorité. On nous endort avec des mots comme « bienveillance », « équité », « pragmatisme ».Or, force est de constater que derrière chacun de ces mots se cache le mot « hypocrisie ». Certains d’entre nous se souviennent du plan « informatique pour tous de 1985 », pour que tous les élèves puissent avoir accès à l’ordinateur qui devait les « préparer aux emplois de demain ». Il s’agissait en réalité de sauver une entreprise française de la faillite et pour ce faire, on a préféré dépenser à l’époque deux milliards de francs en dotant toutes les écoles d’ordinateurs inutiles et inutilisés, au détriment du renouvellement des manuels de lecture. 40 ans après, rien n’a changé… 

Depuis plus d’un siècle, le SNALC se bat pour que l’École reste une réelle priorité nationale et pour que l’École de demain ne soit plus guidée par des intérêts économiques, idéologiques et politiques. Le travail qui nous attend au SNALC pour reconstruire l’école de demain sera long et d’autant plus long et difficile que plus le temps passe, plus la situation devient critique. Mais vous le savez, le SNALC ne baisse jamais les bras et se bat pour l’avenir de l’École et pour que les professeurs des écoles retrouvent cette place qui leur revient de droit dans la société. 

Bonne lecture ! 

Article paru dans la revue du SNALC la Quinzaine universitaire n°1479 – école du 7 juillet 2023