Dernière mise à jour le 24 octobre 2022 par slecourtier
L’année 2018-2019 laisse sans aucun doute un goût amer. Confrontés à une attaque sans précédent contre la fonction publique, les agents de l’Éducation nationale ont vu s’abattre une nuée de réformes en tous genres. L’épuisement est réel, y compris sans doute chez les personnels du ministère et de ses directions générales, soumis à un calendrier effréné : programmes de lycée, agenda social, orientation, épreuves du bac, missions des AESH, loi BLANQUER, politique de l’orientation, formation continue imposée, académie de Normandie, place du concours, adaptation des classes préparatoires, bilan des évaluations CP-CE1… N’en jetez plus !
Le SNALC, syndicat de proposition et de dialogue, s’est souvent heurté à un mur. Très clairement, nous sommes dans une ère où l’on cherche à mettre de côté les corps intermédiaires, sauf s’ils sont serviles. Ceux de l’Éducation nationale sont hélas très affaiblis par des années de mobilisation en pointillés qui tendent à décourager les collègues. Il est ainsi aisé de préparer des réformes « clef en main » dont les principes sont assénés sans qu’aucun échange réel ne permette de les remettre en cause. En effet, quelles conséquences pourrait bien craindre le politique, quand il voit que tout passe sans heurts véritables ? Hormis les enseignants de classes prépa en 2013, qui peut prétendre avoir obtenu quoi que ce soit par le mouvement social au XXIe siècle dans notre ministère ?
Le SNALC se bat sur tous les dossiers. Mais pour un programme de physique-chimie correct, faut-il applaudir à la casse du concours et à celle du statut ? Pour une très légère amélioration des conditions de travail des AESH, faut-il se féliciter du maintien de leur précarité et de la faiblesse de leur rémunération ?
La grève au moment du baccalauréat n’a visiblement pas suffi. Pourtant, ce n’est pas tous les jours qu’autant d’organisations et de collectifs se mettent d’accord sur une action de cette ampleur. Fi ! Le ministre s’est contenté d’annoncer des taux de participation insultants dans le cadre d’une communication démagogique et mensongère. Et à l’année prochaine pour une saison pleine de rebondissements, avec notamment un « observatoire de la rémunération des professeurs » (ce mépris ! mais ce mépris !). Ou bien encore avec une réforme du brevet pour prendre en compte « les enjeux civiques ». Les collègues de collège digèrent encore la réforme précédente : on ne pourrait pas les laisser tranquilles ?
Le SNALC ne s’avoue pas vaincu pour autant. Plus que jamais, les personnels ont besoin d’une organisation syndicale qui porte une vision d’ensemble du système éducatif tout en défendant individuellement chacune et chacun d’entre nous. Quel que soit votre métier, vous pouvez compter sur nos élus pour porter votre parole. De l’école au supérieur, le SNALC est là pour défendre vos conditions matérielles et morales. C’est notre unique raison d’exister. Et nous mettrons tout en oeuvre pour qu’en 2019- 2020, nous continuions de mériter votre confiance. La vraie confiance ; pas celle qui s’affiche sur le papier à en-tête du ministère.
Le président national,
Jean-Rémi GIRARD
le 5 juillet 2019