Plus d’activité physique à l’école : que de la comm et une menace constante

Dernière mise à jour le 6 novembre 2022 par slecourtier

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C’est à grand renfort d’annonces que le Président de la République et le ministre de l’Éducation ont déclaré l’amplification de l’activité physique et sportive comme une mesure phare de la rentrée 2022. 

Les objectifs affichés n’évoluent pas : lutte contre la sédentarité, santé, bien-être, meilleure disponibilité des élèves pour les apprentissages et mise en dynamique sportive à l’horizon des JO de 2024. 

Les deux modalités sont maintenant bien connues : 30 min d’APQ (activité physique quotidienne) dans le primaire pour tous les élèves et 2h de sport+ supplémentaires au collège pour les volontaires. 

Le problème, une fois encore, est que dans les faits ces annonces ne sont que des coquilles pleines d’intentions mais vides de moyens. 

Dans le primaire l’APQ, expérimentale en 2021, a été très rapidement généralisée. Mais elle reste à l’état d’injonction. Nous l’avions annoncé, faute de moyens, de formation des PE, du non allègement des autres programmes, de liaisons « une école-un club » à créer, les applications réelles sont très rares. Rien ne change. 

Dans le secondaire, en plus des 3h d’EPS obligatoires et des 3h possibles d’UNSS, les 2h de sport+ ne sont initiées qu’à titre expérimental dans quelques collèges. Là encore aucun moyen nouveau n’a été déployé. Il est simplement préconisé de dégager dans les emplois du temps scolaires – déjà très complexes à construire –, ou extrascolaires, quelques plages de pratique où les élèves intéressés seraient pris en charge par des clubs sportifs. Tout reste à faire. 

Le SNALC dénonce ainsi la vacuité des slogans « 30 min d’APQ » à l’école et 2h de sport + au collège, qui ne sont que des instruments de communication d’un gouvernement en recherche de réformes. 

Après l’échec des 2S2C lors de la période Covid, on peut aussi voir dans ces opérations, de nouvelles tentatives d’implanter le sport fédéral dans l’enseignement scolaire par une mise en concurrence potentielle et menaçante avec l’USEP, l’UNSS et l’EPS qui pourtant permettent parfaitement de répondre à ces objectifs. 

 

Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1470 du 4 novembre 2022