Rémunérations : rien ne va plus

Dernière mise à jour le 8 février 2023 par slecourtier

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S’il y a une urgence parmi tous les chantiers à ouvrir pour que les AESH et AED connaissent enfin une amélioration de leurs conditions d’emploi et de travail, c’est bien celle des salaires.

En effet, malgré l’augmentation de 3,5 % du point d’indice au 1er juillet 2022 (bien dérisoire quand le taux d’inflation atteint 6,2% en 2022…) et la dernière augmentation de l’indice plancher dans la fonction publique au 1er janvier 2023, en raison de l’augmentation du SMIC horaire brut à cette date, tous les AESH et AED en CDD sont actuellement rémunérés à l’indice 353.

L’Éducation nationale a dû se mettre en conformité avec l’obligation réglementaire : la rémunération des AESH et AED ne peut être inférieure au traitement indiciaire correspondant au SMIC.

Lorsque l’indice plancher passe de 352 à 353, cela se traduit pour les personnels par une hausse de leur rémunération brute de 4,85€, s’ils sont à temps complet.

Par contre, pas d’augmentation salariale pour les AESH et les AED en CDI (les indices majorés appliqués étant supérieurs à l’indice plancher), ce qui provoque automatiquement pour ces agents une nouvelle baisse de leur pouvoir d’achat.

Puisque les AESH et AED en CDD restent rémunérés au SMIC pendant 6 ans de CDD, comment l’expérience professionnelle accumulée est-elle valorisée ?

De plus, pour les AESH en CDI, l’écart indiciaire par rapport à leurs collègues en CDD se réduit drastiquement : il n’y a plus que 2 points d’indice entre les AESH nouvellement recrutés et les AESH en CDI depuis moins de 3 ans (c’était 20 points en septembre 2021 !).

Concrètement, pour une quotité travaillée de 62% (quotité la plus fréquente), les AESH dans leur 3e année de CDI, qui ont débuté dans leurs fonctions il y a presque 9 ans, voire davantage, ne perçoivent que 6 € brut de plus par mois que les AESH qui viennent tout juste d’être recrutés.

La grille indiciaire des AESH, entrée en application le 1er septembre 2021, a été totalement écrasée pour les 3 premiers échelons, et ce en seulement 16 mois…

Rémunération des AESH au 1er janvier 2023 (pour les 3 premiers échelons)
  • Temps complet : Salaire mensuel brut = Indice majoré X 4,85 € (valeur du point d’indice au 01/07/2022)
  • Temps incomplet : Salaire mensuel brut = Indice majoré X 4,85 € X Quotité travaillée (exemple : 0,62)

 

Une hausse de 10% des crédits alloués à la rémunération des AESH est envisagée à partir de septembre 2023. Mais n’allons pas trop vite en besogne en l’interprétant comme une revalorisation salariale de 10% de tous les AESH. En effet, rien n’est encore acté en ce qui concerne les modalités de mise en œuvre de cette mesure et l’impact effectif qu’elle aura sur la rémunération de chaque AESH… Le SNALC redoute entre autres que cette augmentation se fasse en contrepartie d’une extension de leurs missions.

La situation est pire encore pour les AED, puisqu’il n’existe pas de grille de rémunération pour ces personnels, malgré l’accès au CDI depuis septembre 2022 : 6 ans de CDD sans la moindre possibilité d’avancement salarial et un écart de quelques points d’indice entre les AED en CDD et les AED en CDI. L’écart était de 10 points en septembre 2022, mais il a déjà été réduit d’un point en janvier 2023 et il devrait être amené à disparaître avec les prochaines hausses du SMIC.

Ainsi, l’écart entre les agents en CDD (traitement afférent à l’indice majoré 353 au lieu de 352) et ceux en CDI (indice majoré 362) est passé de 48,50€ à 43,65€, pour un temps complet.

S’il a toujours défendu le CDI pour les AED et la stabilité qui en découle dans les équipes de vie scolaire, le SNALC est fermement opposé à la stabilité de leur rémunération !

Parce que la rémunération des AESH et des AED est une question qui ne peut plus attendre, parce qu’il a des propositions de grilles indiciaires et parce que sa représentativité a été renforcée avec ses résultats aux dernières élections professionnelles, le SNALC mobilisera tous les moyens d’action dont il dispose pour que le ministère ouvre urgemment des négociations afin de revaloriser significativement et durablement ces agents, sans lesquels l’institution ne fonctionnerait pas !