EPS: une pénibilité à faire reconnaître

Dernière mise à jour le 20 mars 2023 par slecourtier

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Article paru dans la revue Quinzaine Universitaire n°1475 du 17 mars 2023

Il n’est pas concevable de faire travailler des professeurs d’EPS au-delà de 62 ans. Ce serait ajouter de la pénibilité et de la souffrance et méconnaître la réalité du métier, les conditions d’enseignement, l’usure des enseignants.

  • Les relations avec les élèves, les familles et la hiérarchie deviennent de plus en plus conflictuelles
    et génèrent une pression incessante. 
  • Les missions professionnelles se sont alourdies avec le suivi individualisé des élèves, les réunions d’équipe à tous les niveaux, l’inclusion des élèves handicapés et à profil particulier, l’imposition d’une seconde heure supplémentaire, la détérioration des emplois du temps… Elles ajoutent de la fatigue.
  • L’enseignement en piscine ou en gymnase est assourdissant. Le seuil des 90 décibels est souvent franchi au détriment de l’audition, de la voix et de la santé.
  • Les cours s’effectuent une grande partie de l’année dans le froid, sur des terrains gelés et des gymnases sous-chauffés sans ménager les organismes.
  • Le métier sollicite durement les tendons et les articulations par des déplacements de matériels lourds, la répétition de gestes physiques (aides, parades, démonstrations…). Les P.EPS sont les enseignants les plus victimes d’accident du travail.
  • La gestion de la sécurité demande une attention constante. Les classes de plus de 30 élèves en collège et de 40 en lycée sont devenues la norme et décuplent le stress. La moindre blessure peut devenir juridiquement très problématique.
  • Les AS, où les missions s’amplifient aussi et où le forfait hebdomadaire de 3h est largement dépassé, entraînent une surcharge supplémentaire jamais prise en compte.
  • Enfin l’usure physique prématurée des P. EPS ne cesse de croître avec l’âge. L’étude de la DEPP « Être professeur d’EPS en 2009 » démontre qu’à partir de 50 ans, 71% des enseignants ont des problèmes de santé liés à leur discipline.

 

Répétés, accumulés au fil des années tous ces éléments concourent à une véritable pénibilité des fins de carrière. Le SNALC demande qu’elle soit très sérieusement considérée et que des solutions soient apportées.