Des primes REP et REP+ au rabais pour les AED et les AESH

Dernière mise à jour le 6 novembre 2022 par slecourtier

© istock_Yurii_Klymko-1414970065

Après un arrêt du conseil d’État élargissant l’octroi des primes REP et REP+ aux AED, notre ministère a préféré devancer une décision similaire pour les AESH. Il a donc décidé que les primes REP et REP+ seraient également versées aux AESH, à compter du 1er janvier 2023, comme pour les AED. 

Toutefois, lorsque le SNALC prend connaissance du projet d’arrêté, il est extrêmement surpris des montants proposés pour ces primes. Qu’il s’agisse de la prime REP, de la part fixe ou de la part variable de la prime REP+, le montant est systématiquement inférieur de 36,2% pour les AED et AESH au montant alloué aux autres catégories. 

Non seulement les montants de ces primes sont plus faibles, mais ils sont calculés au prorata de la quotité travaillée et de l’exercice effectif de la fonction en éducation prioritaire. Les AED et plus encore les AESH seront donc doublement voire triplement pénalisés. 

En effet, les AESH sont majoritairement à temps incomplet et l’affectation en PIAL ne leur garantit pas d’exercer la totalité de leur service dans une école ou un établissement relevant des REP ou REP+. 

Ainsi, un AESH ayant une quotité travaillée de 62% (24 heures d’accompagnement hebdomadaires), affecté pour la moitié de son service en REP renforcé percevra un taux annuel de la part fixe de l’indemnité de sujétions de 1011,53€ (3 263 X 0,62 x 0,50), soit 84,29 € brut par mois. En conservant le même taux que pour les autres catégories, l’AESH percevrait un taux annuel de la part fixe de l’indemnité de sujétions de 1 585,34 € (5 114 X 0,62 x 0,50), soit 132,11 € brut par mois (soit +56,7%). 

Le SNALC a déposé des amendements pour un alignement des montants des primes REP et REP+ des AED et AESH sur les autres catégories de personnels et pour que les AESH référents bénéficient du dispositif dès lors qu’ils interviennent dans un PIAL comprenant au moins une école ou un établissement relevant du programme REP ou REP+. 

Les AESH et les AED n’ont pas à faire, une fois de plus, les frais d’une enveloppe budgétaire insuffisante (75 millions d’euros) ! 

Une saisine du conseil d’État sera-t-elle à nouveau nécessaire pour que cessent ces différentiels dans les montants alloués aux agents exerçant en REP et REP+ ? 

Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1470 du 4 novembre 2022