Professeur principal de Terminale : un coach de vie esseulé ?

Dernière mise à jour le 16 juillet 2023 par slecourtier

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Depuis la rentrée 2021, le professeur prin­cipal d’une classe de terminale – ou le professeur référent de groupe d’élèves – assure une tâche de coordination, tant du suivi des élèves, que de la préparation de leur orientation, en liaison avec les psy­chologues de l’Éducation nationale, et en concertation avec les parents d’élèves.

 

DANS LA VRAIE VIE, ÇA DONNE QUOI ?

Si le concept de professeur référent n’a finale­ment pas fait mouche, le nouveau rôle de coor­donnateur-orientateur du professeur principal suscite des inquiétudes légitimes. La supervision du travail de chaque élève et de son bien-être au quotidien, la liaison avec tous les acteurs de sa vie de lycéen, la gestion des conflits auxquels il est confronté, scolaires ou psycholo­giques et le guidage désormais pointu vers la poursuite d’études ou le choix d’une carrière sont autant de tâches qui s’entrechoquent, créant une cacophonie de sens et d’aptitudes qui n’est pas gage de réussite de la mission octroyée. La présence de deux professeurs principaux ne résout en rien le problème de la diversification des rôles car dans la vraie vie, un élève en demande a besoin de l’investissement de tous sans distinction de compétences. Les tentatives de répartition des tâches restent donc sou­vent infructueuses : il faut savoir tout faire !

 

ALORS ON FAIT COMMENT ?

Il est très difficile de réunir tous les acteurs de la vie de l’élève autour d’une table. Le Psy-EN est souvent trop dé­bordé pour être en mesure de faire des retours réguliers suite à ses entretiens ; le CPE est plus accessible, mais la direction ne l’est pas. Le système D, grâce au site de l’ONISEP, Eduscol ou à la FAQ de Parcoursup, reste un allié incontournable avec un certain sens de l’humain.

 

DES REGRETS ?

La rémunération reste l’écueil sur lequel bute la motivation des troupes. L’augmenter demeure un préalable néces­saire pour susciter des vocations.

Enfin, la sensation d’accompagner des clients dans leur développement personnel plus que des lycéens vers un parcours d’études demeure prégnante. L’im­mensité des désarrois psychologiques peut être infi­nie ; le professeur principal, lui, doit terminer à l’heure et trouver réponse à tout dans un délai raisonnable.


Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1473 du 27 janvier 2023