Pacte : à jeter à la poubelle !

Dernière mise à jour le 20 mars 2023 par slecourtier

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Article paru dans la revue Quinzaine Universitaire n°1475 du 17 mars 2023

Si la « revalorisation » dite socle est insuffisante, le pacte enseignant est une honte absolue. Le gouvernement veut nous vendre du « travailler plus pour gagner plus », et faire passer ses propres contraintes et réformes. Le tout en vous proposant des chaînes dont le SNALC refuse de négocier le poids.

Le 6 mars dernier, le ministère a enfin expliqué comment il entendait faire fonctionner l’usine à gaz du pacte. On y empile des « briques » d’unités de pacte (et même des demi-briques !), payées comme des IMP, dont certaines sont imposées, le tout dans un mélange incompréhensible de contraintes nationales et de laisser-faire local.

Ainsi, dans le secondaire, il faudrait s’engager à un forfait de 24h de remplacement de courte durée pour avoir le droit de faire d’autre chose. Dans le primaire, c’est le délirant soutien en classe de 6e qui joue ce rôle d’engagement incontournable. Le document du ministère présente une chronologie de l’organisation logistique de ce machin qui fait très peur. Les directeurs d’école vont voir l’application de la loi Rilhac dans toute son horreur, et se retrouver avant, pendant et après à organiser, planifier, valider et contrôler les pactes de leurs collègues. On ne sait toujours pas — ministère y compris — comment cela peut bien fonctionner pour un CPE, un Psy-EN ou un professeur documentaliste. Quant au calcul sur la plus-value financière de ce pacte pour les collègues, il omet sciemment les agrégés, ces affreux privilégiés, afin de ne pas faire savoir que ces derniers y perdent de l’argent. Pour le SNALC, un ministère qui pratique l’ostracisme d’un des corps dont il a la gestion est un employeur défaillant et exécrable.

Enfin, cerise sur le gâteau, l’administration envisage sérieusement de faire rentrer les actuelles IMP dans le pacte dès la rentrée 2024. Avec le risque — assumé — que certains arrêtent purement et simplement d’effectuer ces tâches, ne voulant pas s’imposer 24h de remplacement pour avoir le droit d’être coordonnateur de l’équipe d’anglais. Bref, toutes les organisations représentatives ont claqué la porte de la réunion à raison, et le SNALC demande l’abandon immédiat du pacte.

Socle, Pacte :

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https://snalc.fr/revalorisation-des-enseignants-concertation-2023/

SNALC – Estelle Meunier